« Comment être évêque aujourd’hui ? L’être autrement ? »

[Article publié initialement le 16/12/2022 à 13h, mis à jour le 3/01/2023 à 11h]

« Je reste votre évêque mais je prends provisoirement de la distance avec cette responsabilité. » Dans un court message sur le site du diocèse de Nevers, publié le 28 décembre, Thierry Brac de la Perrière, évêque en poste depuis 2011, a présenté les raisons de son retrait temporaire. Il souhaite prendre du recul, confiant au Journal du Centre, être « dans un état de fatigue qui fait que je ne suis pas complètement apte à mener correctement ma tâche ».

Précisant : « Dans le contexte mouvementé de notre Église en France, je sais que ce temps de recul risque d’être vu par les fidèles et les médias comme les prémices d’un nouveau scandale. Or, il n’en est rien. Il n’y a pas, derrière cela, de faute condamnable par l’Église ou par la justice. »

Les signes de fatigue se multiplient dans l’épiscopat depuis quelques années, avec des difficultés mises au jour de plus en plus ouvertement par les évêques ces derniers mois. Une situation qui alerte Hervé Giraud, archevêque de Sens-Auxerre et prélat de la Mission de France depuis 2015. Dans une tribune pour La Vie, il interroge la manière d’être évêque dans l’Église et la société actuelles.

L’épiscopat, honneur et lourde charge

Peut-on encore être évêque aujourd’hui ou accepter de l’être ? Ou bien faut-il l’être autrement ? Comment contribuer à une réforme profonde sinon de l’épiscopat du moins de son exercice ? Ces quelques notes personnelles voudraient servir une réflexion ecclésiale, voire ecclésiologique