La vague macroniste n’a pas submergé la Corse. Elle a été endiguée par les nationalistes de Pè a Corsica qui qualifient trois de leurs quatre candidats au second tour et en placent deux en tête du premier tour. Après leur victoire historique aux élections territoriales de décembre 2015, ils confortent leurs positions et améliorent nettement leur score par rapport aux législatives de 2012. Au premier tour de la présidentielle, Emmanuel Macron avait fini à la troisième place, avec 18,48 % des voix, loin derrière Marine Le Pen, qui s’était classé première avec 27,88 % des suffrages, et François Fillon (25,52 %).
Avec 36,44 % des voix, Jean-Félix Acquaviva, candidat dans la deuxième circonscription de Haute-Corse, président de l’Office des transports de la Corse, réalise le meilleur score des nationalistes à ces législatives. Il devance nettement son adversaire du second tour, le candidat de La République en marche (LRM), Francis Giudici, qui termine à 23,41 %. Dans cette circonscription, dont le député sortant, le divers gauche Paul Giacobbi, ex-président exécutif de la collectivité territoriale, est l’un des principaux soutiens d’Emmanuel Macron sur l’île, le candidat nationaliste obtient près de 40 % des suffrages à Corte.
Toujours en Haute-Corse, Michel Castellani, adjoint au maire nationaliste de Bastia, Pierre Savelli, se place en tête dans la 1re circonscription. Ce professeur d’économie enregistre 30,42 % des voix, loin devant le député sortant Les Républicains (LR), Sauveur Gandolfi-Scheit, qui est en ballottage défavorable avec 21,73 % des suffrages. En 2012, Gilles Simeoni, qui défendait les couleurs nationalistes dans une triangulaire qui l’opposait à la droite et aux radicaux de gauche, avait rassemblé 31,22 % des suffrages.
Un test réussi pour l’exécutif corse
Dans la 1re circonscription de Corse-du-Sud, où le député sortant et maire d’Ajaccio, Laurent Marcangeli (LR), ne se représentait pas, son successeur désigné, Jean-Jacques Ferrara termine premier grâce à un score de 33,50 %. Maria Guidecelli, candidate LRM, se qualifie également pour le second tour, avec 21,46 % et seulement treize voix d’avance sur le nationaliste Jean-Paul Carrolaggi. Dans la 2e circonscription, le député sortant, Camille de Rocca-Serra (LR), termine en tête avec 35,99 %. Comme en 2012, il affrontera un nationaliste. Cette fois, il aura face à lui, Paul-André Colombani, qui, avec 29,09 %, progresse de près de 8 % par rapport à son prédécesseur (21,23 % en 2012).
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